Honnêtement, il est un peu compliqué de se rendre compte de la performance dès le premier semestre avec un nouvel environnement (nouvelles concurrentes, nouveaux terrains). Les cross ici sont très différents de ceux en France : moins techniques et beaucoup plus rapides. C’est pourquoi j’ai du mal à percevoir une certaine amélioration. Je pense que je pourrai réellement l’observer à la fin du deuxième semestre, c’est-à-dire vers mai prochain. Mais bref… Passons ! La course a eu lieu un samedi. Nous sommes arrivées quelques jours avant afin de nous habituer à l’environnement qui, à vrai dire, ressemblait fortement au temps breton que je connais si bien. Malgré nos prières pour le soleil avec mes teammates, nous sommes arrivées sur le lieu du cross, qui était déjà bien inondé. Il y avait une superbe cohésion d’équipe marquée par les différentes couleurs de chaque université, des supporters très impliqués et dynamiques qui couraient dans tous les sens, un écran géant qui projetait la composition de chaque team et une start line remplie d’eau sur laquelle des personnes de l’organisation essayaient de balayer pour l’assécher au maximum (tout le contraire des Championnats de France, où l’on rajoute de l’eau pour avoir des terrains toujours plus gras !). Nous nous sommes échauffées sous la pluie puis, une fois sur la ligne de départ, le stress était bien présent. Tout était si rapide : quelques accélérations, un homme en bottes qui court et glisse tel un personnage de dessin animé (de quoi détendre un peu l’atmosphère), puis le coach nous prend une par une pour nous donner les derniers conseils d’avant-course. Le départ a été lancé, et je vous avoue que c’était un départ similaire à celui des Championnats de France : ça part très vite, ça joue des coudes, ça se bouscule… Avec Julie, ma teammate, nous avions pour consigne de rester ensemble et de gérer notre course intelligemment. Nous sommes donc parties prudemment (pour vous dire, nous étions environ 80ème après le premier kilomètre), mais ce qui était satisfaisant, c’est que l’on grappillait des places au fur et à mesure que nous nous rapprochions de la ligne d’arrivée. Cependant, la partie la plus difficile pour moi a été la dernière ligne droite, qui faisait près d’un kilomètre de long. C’est aussi là que j’ai vu notre coéquipière (favorite de l’équipe mais aussi de la course) abandonner. Ce moment m’a beaucoup déstabilisée, mais ce qui m’a permis de tenir, c’était de penser au travail réalisé avec les filles au cours de la saison. Je me suis donc arrachée jusqu’à la ligne d’arrivée en essayant de garder ma position (car impossible pour moi d’aller chercher les filles de devant). Finalement, je termine ma course et m’écroule par terre… Je ne sais pas si je pleure de joie ou de tristesse, mais je suis soulagée d’avoir fini. On se retrouve toutes à l’arrivée, le coach est là, et nous pleurons ensemble en nous remémorant le travail accompli depuis août… Bref, nous terminons 2èmes des Nationaux de Cross-Country 2024 Division II, et ça, nous allons nous en souvenir !